Etant donné un certain nombre de questionnements de la part des intervenants en milieu hyperbare, il semble important de rappeler les évolutions récentes concernant l’aptitude médicale aux interventions en milieu hyperbare.
En 2011, une circulaire européenne précise qu’il est interdit de définir par la loi le contenu d’une visite médicale à un poste de travail. Elle incite les sachants à rédiger des recommandations de bonne pratique pour guider les professionnels de santé dans la définition et la mise en œuvre des stratégies de soins à visée préventive, diagnostique ou thérapeutique les plus appropriées, en santé et sécurité au travail, sur la bases des connaissances avérées à la date de leur rédaction. En décembre 2015, l’arrêté de 1991 définissant les recommandations aux médecins du travail chargé de la surveillance médicale des travailleurs intervenant en milieu hyperbare est définitivement abrogé. En 2016, les recommandations de bonne pratique pour la prise en charge en santé au travail des travailleurs intervenants en conditions hyperbares sont publiées après avoir été validées par la Société Française de Médecine du Travail (SFMT) et la Société de Physiologie et de Médecine Subaquatiques et Hyperbares de langue française (Medsubhyp). En 2023, Elles sont réactualisées et font l’objet d’une troisième édition :
En 2016, l’institut national de recherche et de sécurité (INRS) avait publié un article intitulé « Prise en charge en santé au travail des travailleurs intervenant en conditions hyperbares » pour présenter cette nouvelle stratégie.
Cette nouvelle doctrine repose sur une approche individualisée et adaptée à un poste de travail, et non plus sur une approche systématique. La visite initiale est suivie d’une visite périodique annuelle puis d’une « grande visite » tous les quatre ans. La fréquence de ces visites peut être adaptée en fonction de l’individu, du type de risques ou du niveau d’exposition. Les examens obligatoires systématiques ont été réduits :
1. Visites initiale et quadriennale
-
- Acuité visuelle avec et sans correction
- Audiométrie tonale
- Courbe débit volume
- ECG de repos
- Biologie sanguine : NFS, glycémie à jeun, exploration anomalie lipidique, créatinine, débit de filtration glomérulaire
- Protéinurie
2. Visites annuelles
-
- Acuité visuelle avec et sans correction (après 40 ans)
- Audiométrie tonale (si exposition au bruit)
- Courbe débit volume (après 40 ans)
- ECG de repos (après 40 ans)
- Protéinurie
Les examens peuvent être toutefois complétés en fonction de l’auto-questionnaire, de l’examen clinique ou du type d’exposition.
Le médecin du travail de l’entreprise à laquelle appartient le salarié reste libre des modalités de la surveillance individuelle renforcée (SIR). Selon la réglementation du travail, le médecin du travail doit réaliser une visite initiale, quadriennale et une intermédiaire qui peut être réaliser par un personnel autre que le médecin du travail. Il se doit toutefois de rester en accord avec les données actuelles de la science dont la majorité sont intégrées dans les recommandations de bonne pratique pour la prise en charge en santé au travail des travailleurs intervenants en conditions hyperbares. En cas de désaccord, fondé sur sa pratique ou de nouvelles données scientifiques, le médecin du travail peut déposer une fiche de signalement afin que les recommandations soient modifiées au cours de la révision annuelle si le conseil scientifique la juge acceptable.
Le médecin du travail doit avoir, selon les recommandations, une formation spécifique minimale de 25h de théorie et de 3h de pratique pour pouvoir réaliser, « seul », une visite périodique. Pour la visite initiale, quinquennale ou de reprise, il doit être titulaire d’une formation universitaire de Médecine Hyperbare et/ou de Médecine de Plongée. Dans le cas contraire, il doit s’adjoindre des services d’un médecin hyperbare ou d’un médecin de plongée, titulaire de ces mêmes diplômes universitaires. En cas de litige ou de situation complexe, il peut faire appel à un expert de spécialité ou d’exercice qu’il pourra trouver par exemple dans les centres hyperbares de proximité dont les coordonnées sont sur le site de Medsubhyp : https://centres.medsubhyp.fr/ .
L’arrêté du 15 juin 2017 modifiant l’arrêté du 6 mai 2000 permet aux Médecins Sapeurs Pompiers d’adapter leur pratiques aux nouvelles recommandations :
2017 arrete 15 juin 2017 modifiant arrete du 6 mai 2000 SAPEUR POMPIER
2017_arrete_15_juin_2017 modifiant arrete du 6 mai 2000 SAPEUR POMPIER annexe 2
En ce qui concerne les activités subaquatiques de loisir, les recommandations de bonne pratique pour l’examen médical d’absence de contre indication viennent d’être publiées par Medsubhyp après validation par la Société Française De Médecine de l’Exercice et du Sport (SFMES) :
Recommandations de Bonne Pratique pour le suivi médical des pratiquants d’activités subaquatiques sportives et de loisir – Juillet 2020 – Fiche de synthèse
Recommandations de Bonne Pratique pour le suivi médical des pratiquants d’activités subaquatiques sportives et de loisir – Juillet 2020 – Fiche de retour d’expérience
Un certain nombre de documents publiés par des médecins hyperbares et par la FFESSM sont d’ores et déjà disponible :
Visite Médicale – Coulange – 2020
Questionnaire_médical_1ère_visite_plongeur – Coulange – 2016
Questionnaire_médical_visite périodique plongeur – Coulange – 2016
ECG Grille de lecture – Lafay & Coulange – 2015
Fiche de recueil – Audiométrie – 2017
Fiche de recueil – Historique des acouphènes – 2014
Fiche de recueil – Inventaire du handicap acouphénique – 2014
Fiche de recueil – Echelle de quantification des acouphènes
Déficit auditif – FFESSM – 2012
Coronaropathie – FFESSM – 2011
HTA – Texte – Lafay et al – 2013
HTA – Recommandations FFESSM – 2013
Cardiopathies_congénitales – FFESSM – 2019
Exploration anomalie lipidique
Effets_sanitaires_mélanges_recycleur_apnée – ANSES – 2015